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"On vend les montagnes françaises" : Paris fait du ski et veut séduire les citadins

Du 16 au 20 novembre, les quais de Seine s’improvisent station de ski au coeur de la capitale avec "Paris fait du ski!". Pas de neige de prévue mais des activités liées aux sports d’hiver, à l’aube du début de la coupe du monde de biathlon et des championnats du monde de ski alpin prévus à Courchevel et Méribel en 2023.

Des novices de glisse s’essayant à la descente, des amateurs qui s’amusent sur du snowboard et des gourmets attablés dans des chalets-restaurants : nous ne sommes pas sur les hauteurs des Alpes ou des Pyrénées mais bien au coeur de la capitale. Avec cette première édition de "Paris fait du ski", Le Concorde Atlantique, LBA Company et Déplacer les Montagnes ont voulu créer la première station de ski parisienne. « La genèse du projet vient de la volonté de créer un évènement sur les quais de Seine en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous avons choisi un évènement lié aux sports d’hiver car il y a moins de monde sur les quais en hiver qu’en été, c’est plus simple pour les autorisations. » explique Fabien Lapeyre, co-créateur de "Paris fait du ski". Ce restaurateur n’en est pas à son coup d’essai en termes d’animations autour de la Seine. Avec d’autres restaurateurs de la capitale, il a lancé en 2019 le « Bateau Apéro », la première guinguette navigant sur la Seine. Mais la passion de la convivialité a convaincu ces fans de sports de développer ce projet inédit.

Une expérience entre réel et virtuel

"Paris fait du ski" met à l’honneur le patrimoine montagnard français: d’un côté les chalets permettant de déguster raclettes, tartiflettes et autres spécialités, de l’autre le coeur de l’évènement : les sports d’hiver. Et l’une des attractions phares de la semaine ne prend pas énormément de place. Pas de neige ni de skis nécessaires, mais une (pas si) simple plateforme et un casque de réalité virtuelle. L’objectif : simuler la descente qui sera réalisée par les skieurs lors des championnats du monde de ski alpin à Courchevel et Méribel, du 6 au 19 février 2023. « On a beaucoup misé sur le virtuel. On essaie d’amener les gens sur les sports d’hiver via des images en plus des efforts physiques » explique Fabien Lapeyre.

« Cela a été fait sur mesure pour l’évènement de Courchevel par un professionnel du codage. Le principe de base est que l’on prend une caméra avec quelqu’un qui réalise la descente, explique Timothée, en charge du stand. C’est lui qui va constituer la bande que l’on voit dans le casque de réalité virtuelle. Les sensations de la piste sont elles codées avec les degrés d’inclinaison de la piste dont on dispose. » Le simulateur comprend plusieurs niveaux, impactant l’intensité et la vitesse du run réalisé. Mais le niveau le plus facile marquera déjà bien les esprits des skieurs les moins chevronnés.

Deux minutes de sensations plutôt fortes, surtout pour les non initiés aux sports de glisse. « C’est génial! Je n’ai jamais fait du ski donc de pouvoir avoir cette sensation de piste, c’est vraiment formateur. Ça ne m’a pas du tout envie d’en faire en vrai car je ne suis pas fan de vitesse. Je me retrouverai aux urgences si je faisais ça » s’amuse Marie, employée dans l’immobilier, venue pour un séminaire avec son entreprise.


Objectif séduction

« Paris fait du ski » souhaite avant tout séduire petits et grands. Les matinées sont notamment consacrées aux enfants, avec les visites de groupes scolaires qui s’essaient au curling, biathlon ou snowboard. Les soirées sont elles davantage destinées aux adultes, avec différents DJs s’enchaînant sur le rooftop du Concorde Atlantique.


Pour Fabien Lapeyre, l’objectif de « Paris fait du ski » est multiple : « d’abord faire découvrir la montagne à des gens qui n’ont pas les moyens d’y aller mais aussi faire plaisir via cet évènement éphémère. » Et la démocratisation des sports d’hiver passe aussi par la gratuité de la venue sur l’évènement. Hormis la boisson et nourriture, toutes les activités sont proposées gratuitement à tous les visiteurs.

Le choix du mois de novembre n’est aussi pas dû au hasard. Qualifié de « mois maussade » par le co-créateur, novembre est surtout synonyme d’avant-saison de ski, avec un timing parfait à la fois pour l’ouverture des stations de ski mais aussi pour le début des championnats de sports d’hiver. Avoir préféré une semaine classique aux vacances scolaires est aussi un choix délibéré de la part des organisateurs. « Est ce qu’il y a forcément plus de monde pendant les vacances d’hiver ? Pas forcément. On va attirer les touristes. Ce n’est pas le but. On vend les montagnes françaises. Certes un américain peut aller dans les Alpes mais la cible, c’est les gens qui sont d’ici, de Paris. »

Déjà tournés vers la prochaine édition… et plus ?

Et une prochaine édition serait déjà dans les tuyaux, en cas de succès de cette première. « Nous n’avons pas d’objectif de fréquentation pour cette semaine, on va déjà essayer de faire une belle vitrine, que ça plaise, pour en appeler une deuxième encore plus belle. » affirme Fabien Lapeyre.

Une deuxième édition qui pourrait durer plus que cinq jours. Toutefois, la durée d’installation sur les berges reste très réglementée, en particulier en hiver. « Il y a une grosse partie politique dans toute l’organisation car il nous faut l’accord de la mairie de Paris, du port autonome, de la préfecture, c’est assez contraignant » constate le co-créateur de « Paris fait du ski », qui envisage aussi d’organiser des évènements liés à des sports plus estivaux.

Le plus gros objectif de « Paris fait du ski » est d’ailleurs ambitieux : créer à terme une édition parisienne du Martin Fourcade Nordic Festival, la course de biathlon organisée par le célèbre sportif sur les bords du lac d’Annecy depuis trois ans. « On se laisse quatre ans pour arriver à cet objectif » conclut Fabien Lapeyre, qui imagine déjà les biathlètes les plus connus fouler les quais de Seine armés de leurs skis-roue et carabines.





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