Alors que la sixième étape de la Coupe du monde débute ce jour à Antholz-Anterselva (Italie), tous les yeux sont déjà rivés vers Oberhof en Allemagne où auront lieu les championnats du monde du 6 au 19 février. L’occasion pour certains biathlètes français de valider leurs acquis, et pour d’autres de se ressaisir.
C’est un site que les biathlètes affectionnent particulièrement. La Südtirol Arena au cœur de la vallée d’Anterselva accueille presque chaque année une étape de la Coupe du monde de biathlon. Un site historique qui va servir cette saison de théâtre de répétition aux championnats du monde, qui auront lieu du 6 au 19 février prochain à Oberhof, site allemand tant redouté.
Et cette année, les enjeux sont multiples: retrouver la forme pour l’équipe masculine, sans victoire depuis le début de la saison; conforter la bonne impression donnée par les jeunes Françaises ; et côté international, savoir si la Norvège va rester sur sa domination écrasante. Mais l’un des enjeux qui intéresse le plus côté tricolore est tout autre: Julia Simon peut-elle déjà commencer à toucher du bout des doigts ce gros globe (récompense accordée aux vainqueurs du classement général) qu’aucune Française depuis Sandrine Bailly en 2005 n’a réussi à décrocher ?
L’heure de gloire pour Simon ?
Si côté masculin, le futur sacre du norvégien Johannes Boe ne fait plus beaucoup de doute avec 174 points d’avance sur son dauphin et compatriote Sturla Laegreid, côté féminin, le sort est plus indécis. Mais il penche en faveur de la savoyarde. Julia Simon possède en effet 141 points d’avance sur la Suédoise Elvira Oeberg, forfait la semaine dernière à Ruhpolding (Allemagne) après un coup de froid. La scandinave a ainsi laissé s’échapper quelques points et peut-être le gros globe de cristal.
Car difficile d’imaginer ce qui pourrait, hors maladie ou blessure, empêcher Julia Simon d’imiter 18 ans plus tard Sandrine Bailly. La Française continue d’afficher des statistiques au tir exceptionnelles (notamment un 97% de réussite au tir couché) et des performances à ski qui ne cessent de s’améliorer.
La Française doit donc continuer sur sa lancée pour conforter son avance et engranger le maximum de points avant le retour d’Elvira Oeberg, qui a indiqué hier ne pas être certaine de participer au sprint. Mais avec la nouvelle attribution des points qui donne 90 points au vainqueur de chaque course, tout peut encore changer.
Fillon-Maillet et Jacquelin vers un second souffle
Les deux Français savent eux, que même avec ce nouveau règlement, le titre de fin de saison est déjà bien loin, avec un podium accaparé pour le moment par les Norvégiens. Mais Antholz pourrait servir de terre de renouveau pour les deux biathlètes, qui ont vécu de grands moments sur le site italien. D’un côté, Quentin Fillon-Maillet, qui a toujours clamé sa passion pour Antholz et son altitude (1600 mètres). Le dernier vainqueur de la Coupe du Monde compte donc bien profiter de ce site “qui ne lui fait pas peur” pour aller décrocher cette victoire qui lui manque tant cette saison.
Pour Emilien Jacquelin, Antholz est également un lieu de souvenirs. C’est sur ce site qu’il a décroché en 2020 son premier titre de champion du monde de la poursuite. En difficulté depuis plusieurs semaines, notamment en Slovénie où il avait faillé au tir et décidé de quitter le pays pour un séjour au vert, Emilien Jacquelin avait fait un retour plus que satisfaisant la semaine dernière sur la mass-start de Ruhpolding, terminant cinquième.
Reste à savoir si le simple fait d’être sur cette terre synonyme de victoire marquera un tournant dans la saison du Français, pour le moment huitième du général, et auteur de sa plus faible performance en tir debout (74% de réussite), pourtant sa force fut un temps.
Les jeunes Françaises Lou Jeanmonnot et Sophie Chauveau devront aussi briller à 14h30 sur le sprint pour s’assurer une place de choix dans l’équipe qui partira en Allemagne pour la quinzaine de championnats du monde.
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